« Je vous laisse jusqu'à vendredi prochain pour me rendre vos copies. Je ne tolérerai aucun retard sauf avec une bonne excuse... » Ils savent ce que c'est qu'une bonne excuse ses étudiants, Ambroise n'accepte pas n'importe quoi et il sait comment gauler des fausses excuses, c'est un pisteur, il ne supporte pas que l'on se moque de lui. Ambre ne comprend pas pourquoi il se fait chier à trouver des sujets pour ses étudiants et que eux se foutent de sa gueule à ne pas les faire. Enfin, c'est le seul et unique rappel à l'ordre qu'il va faire à ce sujet, il s'en fout qu'ils ne le rendent pas au fond. C'est un manque de respect, mais après tout, ce n'est pas à lui de valider son année, lui c'est déjà fait puisqu'il est déjà professeur. Rangeant ses affaires rapidement dans son sac, le professeur quitte sa salle sur les chapeaux de roues, il a des choses à faire ce soir, il se doit d'être près à l'heure. Ambre n'est pas le prof qui suit ses étudiants, il reste toujours à l'écart, il ne sort jamais avec les dernières années, il ne se fait que très rarement des amis, la seule chose qui le pousse à aller les voir c'est pour les talents. En effet, lorsqu'il trouve quelqu'un qui selon lui à du talent, il fait le pas en avant nécessaire pour que celui-ci puisse voler de ses propres ailes. Ambroise a d'en l'optique de pousser les gens à faire ce qu'ils aiment, à en pas les cantonner dans une vie monotone comme on l'a obligé lui, quoi qu'il s'en sort plutôt pas mal en ce moment. Son père ne voulait qu'une chose, qu'il soit avocat comme lui, qu'il trouve une femme avec de l'argent, qu'il lui fasse deux gosses et qu'ils terminent sa vie couché sur un lit de billets, or ce n'est pas du tout l'optique d'Ambroise. Celui-ci est un peu plus rêveur, il veut faire ce qu'il aime en foutant en l'air sa vie de couple, il n'a jamais réussit à gérer le travail avec l'amour, c'est trop compliqué, il y a trop de scénarios possibles, du coup, ça fout le bordel. Cependant, en ce moment, il a rencontré quelqu'un, Byron, il est pas là depuis longtemps, mais ils se voient souvent. La première fois qu'ils se sont vus, ils ont finis dans le lit de Byron, la seconde dans celui d'Ambroise et ainsi de suite. Pour le moment ce n'est pas purement physique, même si Ambroise ne peut s'empêcher d'avoir de la jalousie pour le colocataire de son amant puisque celui-ci est plutôt sexy, même si il est hétéro. Bref, il est jaloux pour tout et n'importe quoi, enfin ce soir, c'est quand même Ambroise qui doit aller boire une bière avec et pas l'autre. Oui, il l’appelle l'autre, pour le moment ils ne se sont jamais croisés du coup, Ambre ne voit pas l’intérêt de se souvenir de son prénom. Prenant le bus pour rentrer chez lui, Ambroise à le temps de songer à la soirée de ce soir, à s’imaginer des tonnes de scénarios qui finissent toujours pas une séance de sport de chambre. Oui, lorsqu'il a dit qu'il était d'accord pour se remettre à faire du sport, c'est seulement le sport de chambre, jamais il ne pourrait rivaliser avec Byron lorsqu'il court, bien qu'il court vite, ce n'est pas possible. Ambroise se change complètement lorsqu'il rentre chez lui, il prend une douche, il enfile un pantalon de costume, une chemise, il se coiffe/décoiffe -techniquement que lui seul connaît-, il prend de l'argent, des cigarettes -très important- et hop, il repart en ville. Les deux hommes n'habitent pas dans le même quartier, Ambre a opté pour le calme d'une banlieue de riches au lieu d'un coin ou il n'y a que des fêtards, en sachant qu'il ne sort jamais -sauf avec Byron- c'était le mieux à faire pour lui. Clope en bouche, lunettes de soleil sur le nez, mains dans les poches, Ambroise est devant le théâtre -leur lieu de rendez-vous-, appuyé contre le mur. Celui-ci a des idées pour ce soir, en fait, il se voit bien boire un ou deux verres et aller marcher, pas tout de suite de sexe non, ils ont le temps d s'envoyer en l'air, Ambre a envie d'entendre plus de choses sur Byron, même s'il sait qu'il ne parlera pas, il l'a déjà fais, mais c'était tellement formel. Sur le coup, il n'avait pas poussé, il s'était contenté de ça, mais maintenant, il faut qu'ils discutent un peu, d'eux et du « nous » si éventuellement il y en a un.

Collé au mur Ambroise attend sagement que son ami le rejoigne regardant toutes les deux secondes son téléphone auquel il est quelque peu accroc. Un ronronnement le sort rapidement de sa torpeur, voilà son ami qui arrive dans sa belle décapotable bleu. Ambre quitte son mur et balance sa cigarette dans le cendrier à sa droite d'un geste certain, l'habitude de le faire. Il est incapable de ne pas sourire en voyant cet homme. Une chance inouïe voilà ce qu'il a. Byron est un homme magnifique, un fantasme humain, il est parfait au niveau de son corps et en plus il est loin d'être con. Toutes les femmes doivent avoir envie de se le faire et non. Byron ne couche qu'avec Ambroise, enfin c'est ce qu'il espère, c'est ce qu'il se dit pour ne pas souffrir. Comment un homme comme Byron peut rester avec un mec comme lui, il n'est pas réellement beau, il a du charme certes et encore, il n'a pas apprécié de la même manière pour tout le monde. Enfin voilà, il faut qu'il quitte ses pensées négatives pour ne se concentrer que sur la soirée qu'ils vont passer tous les deux. Si ils passent une soirée tous les deux, on sait jamais, peut-être qu'ils vont sortir. Croyez-le, c’est chiant d'être dans le cerveau d'Ambroise, il pense à tout et n'importe quoi, il analyse tout et c'est dur à supporter parfois. Un rire s'échappe des lèvres de l'anglais lorsque son ami saute de la voiture et prend la parole. « Je suis tout le temps dessus, tu as de la chance, enfin, je pense que tu m'aurais appelé comme tu le fais d'habitude... » La fin de sa phrase racle un peu dans sa gorge. En effet, Byron appelle et hop, ils se voient, ils boivent un verre et ils font l'amour, bien entendu que c'est bien, mais c'est dans les moments pareils qu'il se rend compte qu'il n'est pas grand chose qu'un plan cul et que son sourire qui est en train de le faire fondre, il le fait à tout le monde. C'est une situation compliquée, parce qu'Ambre ne veut pas le quitter, mais en même temps supporter encore longtemps se traitement, c'est comme de la torture alors il replonge, même si ça ne fait pas si longtemps que cela, Byron est un peu devenu comme une sorte de drogue, bien plus forte que les autres, bien plus addictive. Ouais, parce que même cette accolade tout à fait amicale de Byron envers lui, le pousse à des pensées peu catholiques, il est irrattrapable pour cela. Ambroise n'a pas la tête du mec qui ne pense qu'à ça aussi, il est plutôt timide en public, mais... Pour le reste, ce n'est pas du tout la même personne, il est très taquin. « Un concert, c'est cool ça... » Bien sur que non c'est pas cool, Ambroise n'a rien contre son ami, loin de là, mais ils vont se montrer en public et ils ne vont rien faire, ils vont attendre qu'ils soient tous seuls et Ambroise va littéralement se jeter sur lui pour limite le prendre dans le couloir, avec ou sans la présence de son colocataire dans les lieux. Il hoche la tête en souriant poliment, les anglais ont toujours des bonnes manières, ils cachent bien leur jeu les petits filous. « Tu veux me montrer quelque chose  ? C'est quoi ? » Byron vient soudainement d'attiser la curiosité d'Ambroise, il a désormais les yeux qui brillent et il attend impatiemment la suite, c'est encore une surprise, il déteste les surprises autant que les devinettes, c'est quelque chose de terriblement frustrant pour lui. Il fronce les sourcils et le fixe dans les yeux alors que Byron a encore sa main posée sur son épaules, il plonge son regard dans le sien en espérant y lire quelque chose alors qu'on c'est tous que c'est impossible. Il détourne alors le regard et s'avance vers la voiture tirant son bras au passage. Monsieur est pressé de savoir ce qu'il va lui montrer avant le concert, d'ailleurs si ils n'y vont pas, Ambroise ne va pas lui en vouloir, même si bien évidement il aime le blues. Moins élégant que son ami, Ambre monte dans la voiture sur le siège passager, il prend le temps de s'attacher et de reprendre une cigarette qu'il allume rapidement. Jamais il n'a été patient dans sa vie et puis quand le mec qui vous tape dans l’œil vous dit qu'il a quelque chose à vous montrer avec un air assez énigmatique, vous n'avez pas envie d'attendre. Pourvu qu'ils restent tous les deux seulement, marre des autres.