NOM : Davidson-Weaver
PRÉNOMS : Harley Maxyme
ÂGE : Vingt-trois printemps
NAISSANCE : Un certain premier avril à Boston
ORIGINES : Purement états-uniennes
STATUT CIVIL : Célibataire
ÉTUDES/JOB : Etudes de lettres & serveuse au Starbucks
TRAITS DE CARACTÈRE : dynamique, têtue, impulsive, intelligente, extravertie, drôle, râleuse, indépendante, fière, sensible, franche, méfiante, réaliste, garçon manqué, séductrice à ses dépends, débrouillarde, bosseuse, déterminée, blessée, perspicace, joueuse, bout-en-train, gaffeuse, chiante, sportive, loyale, mauvaise cuisinière, passionnée etc.
GROUPE : Are you kidding me ?
AVATAR : Mila Kunis.

comment as-tu découvert l'histoire du massacre de stanley hall ? Comment j'ai entendu parlé de cette ridicule histoire pour la première fois, hein ? Et bien, comme souvent quand il s'agit de trucs stupides, cela vient tout droit de mes imbéciles de grands frères. On venait tout juste d'emménager à Clemson qu'ils s'étaient déjà intégrés et s'étaient fait plein de "potes". Comme souvent, j'étais venue squatter leur chambre après le dîner, alors que je retrouvais de vieux trucs dans leurs cartons ils m'ont dit de m'asseoir sur le lit, qu'ils avaient quelque chose de capital à me dire. J'ai tout de suite senti l'embrouille. Les jumeaux ? Avoir un truc sérieux à dire ? Non mais faut pas me prendre pour une conne quand même ! Docile et curieuse de voir quelle idiotie ils allaient encore me sortir, je me suis consciencieusement affalée sur le lit d'Alex et j'ai attendu. "Comme tu es très intelligente, il n'y a aucun doute que tu seras admise à l'Université de la ville ..." a commencé Sam en imitant la voix de ce crétin de présentateur dont nous nous moquions chaque dimanche soir. Alex a poursuivit sur le même ton "Il est donc de notre devoir de grands frères aimants de te prévenir de ce qui t'attend, si tu es imprudente, Max ..." Et il m'ont narré cette légende sur le massacre des étudiants ... A vrai dire j'étais bien loin d'être effrayée tant mes deux abrutis de frères me faisaient rire. Voulant me donner une leçon, ce soir là ils sont venus toquer à ma porte à minuit espérant sans doute que je commence à croire à ces âneries et que je me mette à hurler. Je pensais pourtant qu'après seize années de vie commune ils auraient compris que je n'étais pas une midinette terrifiée à la moindre vue d'une goutte de sang. Visiblement pas. Je les adore mais le fait d'être deux les a rendus complétement dégénérés je vous dis ... C'est à croire qu'ils n'ont qu'un seul cerveau pour deux ...

penses-tu que ce tragique événement a réellement eu lieu ? No way. C'est complétement ridicule. Il ne s'agit ni plus ni moins d'une histoire inventée ou tout du moins romancée afin que des garçons fassent flipper les filles soit pour se foutre de leur crédulité soit pour qu'elles se pelotent dans leurs bras à l'approche de minuit. C'est comme ces histoire de fantômes que l'on se raconte entre gosses la nuit, pendant les virées camping par exemple.
Pour autant, je ne nie pas le fait qu'il y ait pu y avoir des meurtres. Je suis bien placée pour savoir qu'il existent partout des personnes sadiques ou ayant des maladies relevant de la psychiatrie. C'est la triste vérité, donc il est fort probable que quelques malheureux étudiants aient été tués il y a deçà des années. Mais pour le reste tout est romancé, ce n'est qu'une légende urbaine. Les gens aiment ce type d'histoires, cela leur permet de croire que leur ville est spéciale et cela met un peu de piment dans leur vie monotone ... Sauf que ce sont souvent les mêmes qui circulent partout avec quelques détails qui changent pour adapter le mythe populaire au lieu en question.

quel est la légende urbaine qui tu fais le plus flipper ? T'as toujours pas compris après tout ça que j'y croyais pas aux légendes urbaines ? Par conséquent aucune ne me fait "flipper". T'as besoin de combien de pavés pour que tes neurones se passent l'information et que ça atteigne ton cerveau ? Enfin bref. Je m'excuse, je me suis un peu emportée mais ton questionnaire commence légèrement à me lasser et j'ai pas que ça à faire à vrai dire. Mais c'est pas ta faute, on doit sans doute te payer un salaire de misère pour essayer d'arrêter des passants qui n'en ont rien à faire de ton questionnaire. Je compatis, mec, j'ai connu ça ... Les gens sont ingrats, même quand c'est pour des causes nobles. Mais là je vais vraiment être en retard, excuse-moi ! Ah et ... J'ai du t'écrire mon numéro de téléphone, je t'autorise à l'utiliser . On pourra parler du nombre de crétins qui croient à cette histoire de massacre !

001. PRÉNOM Moahahah ! Elle est bien bonne, celle là ! △ 002. PSEUDO Chupa △ 003. ÂGE Seventeen △ 004. PAYS Le beau pays imaginaire ! △ 005. PRÉSENCE Disons qu'en année du bac, je vais dire 2j/7j mais en général j e suis un peu pluss présente △ 006. J'AI CONNU LE FORUM PAR Bazzart je crois bien. △ 007. CE QUE J'EN PENSE △ 008. DERNIER MOT C'est moi la Neyla qui s'est dite intéressée par le scéna de Katheryn, mais je me suis retirée devant la concurrence et le perso' d'Harrison me plaît tout autant !

C'est complètement con ! Complètement stupide et totalement "non moi" mais j'en ai besoin. Je ressens au plus profond de moi une étrange envie de tout coucher sur du papier, dans ce foutu journal que j'ai trouvé dans les affaires que Maman m'a apportées pour que je m'occupe. J’en ai réellement besoin. Je ne sais par où commencer ... Tout cette situation est complètement ... Stupide oui, il n'y a pas d'autre mot possible pour qualifier tout ça !

« Cher Journal, » c’est bien comme ainsi que s’adressent les gamines pour narrer leurs pauvres petites histoires de cœur d’adolescente brisé par les déboires d’un amour dont elles ne connaissent pas le sens ?

Par contre, il me semble qu’elles racontent chaque jour au fil du temps leurs petites mésaventures. Dans ce cas par quelle banalité suis-je sensée commencer ? Je veux dire que je ne peux pas débuter l’écriture de ce journal ainsi : « Cher journal, aujourd’hui je me suis réveillée du coma pour apprendre que j’avais tué mon frère. (VDM) » Nan mais franchement ! Vous êtes bien d’accord qu’il vaut mieux un cadre, histoire que je vous replace la chose dans son contexte … En plus peut être qu'en écrivant tout ça, j'y verrais plus clair que dans ma pauvre tête où tout se mélange ce qui ne me donne qu'une seule envie : crier. Mais ce ne serait sans doute pas malin de le faire à une heure pareille dans un hôpital public ...

Soit. Toute cette histoire de dingues débute à Boston, dans le Massachussetts. Ville des grandes Universités, Harvard MIT où il semble qu’en dépit de bonne volonté, aucun membre ne ma famille n’ait jamais foutu les pieds en tant qu’étudiant. Avec tout le respect que je leur dois et l’amour que je leur porte, les Davidson-Weaver sont tous des crétins. Moi comprise évidemment. Je disais donc que tout a sa source à Boston, où mes parents se sont rencontrés, se sont installés et ont fondé une famille avec leurs petits moyens. Les jumeaux sont arrivés les premiers, trop heureux de cet honneur de pouvoir embêter le monde de leurs adorables imbécilités sans aucune comparaison avec une personne normale. Comme moi par exemple. Sauf qu’il a bien fallu que j’arrive. Deux ans après la naissance de Samuel et Alexander, Maman est tombée enceinte. Encore des jumeaux ! Les parents étaient fous de joie, la gynéco leur avait prédit deux petits garçons supplémentaires. Hahaha ! La bonne blague ! La grossesse ne s’est pas passée sans complication et suite à une mauvaise chute dans les escaliers, la famille qui devait compter au terme de la grossesse six membres avait perdu l’un de ses p’tits soldats – comme Papa nous appelle toujours. Malgré le choc est le traumatisme que cela a représenté pour eux, ils ont gardé confiance et comptaient prendre grand soin du rescapé. Quelle ne fut pas la surprise générale lorsque je vins au monde. Moi, une fille ! Il faut dire que mes parents ne s’étaient pas du tout préparés à cette éventualité et quand la sage femme leur a demandé mon prénom, ils ont donné celui qu’ils avaient prévu pour leur fils : Harley. Oui, mes chers parents sont de grands comiques. Harley Davidson, c’est moi. Je suppose que vous comprenez pourquoi j’ai très vite insisté pour que l’on m’appelle par mon second prénom : Maxyme. Bien qu’au final, je ne suis que Max.

Même si nous ne roulions pas sur l’or et qu’il fallait parfois faire des sacrifices, je peux dire que nous avons eu une enfance heureuse, sans encombre. Boston était notre terrain de jeux. Plutôt classe, nan ? Sam, Alex et moi étions inséparables. Trois gosses complètement tarés et prêts à faire la première bêtise qui leur passait par la tête. Il faut bien avouer qu’ils m’ont très vite entraînée dans leur folie et que ma chère mère qui aurait voulu de moi que je sois la parfaite petite fille modèle avec robes à smocks et nœuds dans les cheveux a du se faire une raison. Je me souviens de cette fois où elle m’avait emmenée à un cours de danse classique. Le côté rose m’indisposait mais j’étais fascinée par le côté technique et la passion que dégageait la prof. Cette première heure m’avait réellement enchantée. Néanmoins, malgré mes supplications, Maman m’avait pressée pour que l’on rentre et je n’ai pas eu le temps de me changer. C’est donc en tutu rose bonbon que je suis arrivée à la maison. Les trois gamins présents – oui j’inclue mon père dans le lot qui bien qu’étant un officier de police réputé est le premier à nous inciter dans nos pitreries – m’ont regardée ébahis avant d’éclater de rire. Autant vous le dire tout de suite, je n’ai plus jamais remis les pieds dans des chaussons de danse ou même une salle de danse.

Très vite un nouveau petit soldat a voulu se joindre à la bande : Maël. Il était en classe avec les jumeaux et les trois sont très vite devenus super potes. Sauf que cet arriviste n’avait pas l’air réellement partant pour passer tout son temps libre avec ses meilleurs amis et leur petite sœur, aussi peu féminine étais-je à l’époque. Je ne sais trop comment tout ça a commencé mais nous nous lancions des vacheries à chaque fois que nous nous voyions. Ce grand dadet me volait mes grands frères chéris ! Comme si j’allais le laisser faire ! Quoi qu’il en dise, mon front ne portait et ne portera jamais l’inscription « potiche » inscrite en caractère gras ! Tous les deux nous nous sommes fait la guerre pendant de longues années, les jumeaux, amusés, s’asseyant sur leur chaise haute et comptant les points comme au tennis.

Et puis l’adolescence a montré son nez et là, tout est parti en vrille ! Je n’arrivais pas à comprendre ce qui se produisait. Soudainement, je ressentais de drôles de trucs vis-à-vis de Maël, l’envie de le regarder, de le toucher … J’étais confuse à chaque fois que nos peaux se frôlaient, c’est à peine si je ne rougissais pas lorsqu’il posait –exceptionnellement- son regard sur moi. Et puis j’ai compris. J’ai compris quand j’ai réalisé en cours de maths que je venais de passer une demi-heure à noter des entrelacements de trois « M ». Comme dans ce roman que j’avais lu pour améliorer mon Français : Max aime Maël. Maël aime Max. Prise d’un accès de folie, j’ai alors déchiré mon cours à la surprise des mes voisins de classe, complètement incrédules. Il était hors de question que je tombe amoureuse de ce crétin congénital – qui de toute façon ne s’intéresserait jamais à moi. Et puis merde quoi ! Je n’ai rien avoir avec ces filles superficielles et inintéressantes qui ne font que papoter vernis à ongles, petits copains et robes bustiers ! Je refuse d’être insipide ! Cela n’est pas moi. Cela ne peut pas être moi tout de même ! Une fois que j’en eu pris conscience, les choses semblèrent s’arranger. Mes rapports avec Maël étaient certes des plus glaciaux mais je ne m’en souciais plus. Mes frères étaient toujours aussi importants dans ma vie et ils constituaient mon seul lien avec l’autre abruti.

D’un autre côté, cela n’a pas duré très longtemps. Papa a eu quelques démêlés avec la justice et à titre de représailles, il a été muté à Clemson. Petite ville de Caroline du Sud où il ne se passe jamais rien. Jamais. Nous nous sommes vite intégrés dans le petit lycée public, sans problème, de la ville. Pour être honnête, je me suis fait pas mal d’amis, en effet, mais uniquement parmi les garçons. Les filles me méprisaient de débarquer ainsi et de me rapprocher aussi vite de leurs petits amis et copains potentiels. Tu parles ! C’est d’un ridicule tout ça ! Comme si filles et garçons devaient restés séparés hormis pour coucher ensemble ! J’avais envie de leur dire que l’on était au lycée, plus en maternelle et que par conséquent il serait temps de grandir un peu … Je me suis retenue, enfin peut être pas après tout ? Il a dû m’arriver de balancer une ou deux vacheries à Jennifer Williams. Cette fille a réellement eu le don de m’énerver à force de se prendre pour une héroïne de Newport Beach et de dénigrer tout le monde.

Comme l’avaient prévu Sam & Alex, j’ai eu mon diplôme haut la main et j’ai été acceptée à l’Université de la ville, bien qu'il m'ait fallu trouver un travail au Starbucks pour aider mes parents pour les frais. Maman qui tenait une boutique d'Antiquité m'a transmis son amour des objets qui transmettent une histoire, petit élément de l'Histoire qui m'a toujours passionnée. C'est donc tous naturellement que je me suis dirigée vers la section Lettres où l'Histoire prédominait. « Peut être deviendrais-je journaliste par la suite ? » me suis-je alors dit.

A Clemson U, je me suis un peu plus ouverte, découvrant que certaines filles n'étaient pas si mauvaises et immatures. C'est alors que l'une de celles que je pouvais désormais appeler « amies » m'avait embarquée à une fête des
gamma delta xi, que j'ai rencontré Harrison. Après l'avoir battu à plate couture au beer pong - merci Alex pour toutes ces heures passées à déconner le samedi aprem - il a commencé à me draguer. Il était adorable, je voyais bien qu'il n'avait pas l'habitude de ce retrouver face à une fille comme moi et - étonnement - je l'intimidais. Je suis partie sans même lui avoir dit mon prénom mais il n'a pas lâché l'affaire et m'a retrouvée au beau milieu de tous les étudiants de Clemson. Tout c'est fait naturellement, il me faisait rire, il me rendait heureuse, j'étais bien à ses côtés et avant que je ne réalise quoi que ce soit, j'étais officiellement la « petite amie » de quelqu'un. Et pas n'importe qui. Harrison Pierce.

Il n'y a eu aucun problème jusqu'à la fin de notre seconde année. Nous nous aimons et Harri avait même prévu de m'emmener en Europe pendant les vacances. J'étais tellement à l'idée de quitter les États-Unis pour aller visiter Paris, Londres & Rome ! J'avais longtemps rêvé d'y mettre les pieds mais voilà, cela n'est toujours pas arrivé. Mes parents avaient profité du fait que nous avions tous quitté le nid pour faire de même et prendre le large. Ils ont fait le tour des différents Etats et je n'avais par conséquent pas beaucoup eu l'occasion de les voir. Avant de m'envoler avec Harri il était donc prévu que tous les Davidson-Weaver passent deux semaines ensemble au camping, comme quand nous étions gosses. J'ai tout naturellement demandé à Harri de venir manger avec nous histoire que les personnes qui me sont les plus chères se rencontrent enfin. Harri n'est jamais venu au restaurant. Mon cher Harrison dont je n’arrêtais pas de vanter les mérites, lui imaginant tous les prétextes possibles n'a pas daigné montrer le bout de son nez.

Je me suis rendue à sa chambre, personne. Quand j'ai demandé à quelqu'un où il pouvait bien être, on m'a indiqué le jardin de la confrérie. Vous ne pouvez pas imaginer quels sentiments m'ont envahie quand j'ai aperçu Monsieur allongé dans l'herbe en caleçon, te toute évidence bourré comme le pire des ivrognes. Passées la surprise et la déception, j'ai explosé devant sa mine incrédule. Comme s'il ne savait pas pourquoi j'étais en colère contre lui ! Et sans doute que nos mots ont dépassé nos pensées à tous les deux mais je suis sortie de ce jardin célibataire et en pleurs.

Les mois qui ont suivi cette rupture ont été très difficiles pour moi. Nos deux caractères de tête-de-mule et nos fiertés respectives nous ont poussés à nous éviter. C'est à peine si l'on ne prenait pas un chemin trois fois plus long du moment que l'on ne risquait pas de ce voir. Et puis il y a eu cette fête que les alpha chi thêta avait organisée pour le départ en vacances de Noël. Je m'amusais bien quand je me suis retrouvée nez à nez avec Harrison, dont le gosier était en train d'être nettoyé de fond en comble par une de ces pouffiasses qui traînent aux soirées. Avant qu'il ne puisse m'apercevoir, je me suis enfuie en courant, sans jeter le moindre regard derrière moi. Traversant l'Université à la hâte, sans but aucun, si ce n'est m'éloigner le plus possible de cette horrible vision. Mais l'image de ces deux têtes collées lui contre l'autre refusait de me quitter. Il a bien fallu que j'arrête ma course à un moment donné et je me suis rendue compte que mes pas m'avait menée à quelques mètres d'un bar. Parfait. Je n'étais pas une soularde, une des ces filles qui finissent complétement torchées après chaque party. Bien sur il m'arrivait de boire mais jamais avec excès. S'il y a bien eu une chose positive dans l'éducation de mes parents, c'est bien celle-ci : un esprit sain ne vaut rien s'il n'est pas dans un corps sain. Ceux pour qui McDonnald's est la pire chose qui soit jamais arrivée aux Etats-Unis m'ont transmis ce goût d'une hygiène de vie plus que correcte. Mais à cet instant précis, je n'en avais plus rien à faire. Rien. C'est donc avec la volonté réelle de boire pour boire, boire pour oublier que j'ai poussé la porte de l'établissement. Le barman a fini par me mettre dehors, mais a tenu à être sûr que je ne finirais pas sur son trottoir. Il m'a donc demandé mon téléphone et m'a demandé qui serait disponible pour me ramener chez moi. Les paroles que j'ai alors prononcées me hanteront toute ma vie : « Sam. Mais ... Tapez sur la touche bis ... c'est plus simple. » Mais qu'est-ce qui m'a pris ? J'aurais mieux fait d'envoyer paître le barman et de m'en aller, quitte à me réveiller dans un endroit inconnu. Mais au moins, rien de tout cela ne serait arrivé.

Toujours est-il que Sam est arrivé assez rapidement complètement déboussolé. J'ai senti que le barman et lui m'ont aidée à m'installer dans sa voiture, et nous sommes partis. Sam commença à m'engueuler d'avoir été si irresponsable, « mon Dieu, c'est lui qui dit ça ! » pensais-je. Alors qu'il continuait ses élucubrations, je me suis endormie. Je me souviens ne mettre réveillée que pour voir cet horrible camion foncer droit sur nous et entendre des cris - les nôtres - avant de perdre connaissance.

Je ne me suis réveillée qu'il y a une semaine pour m'entendre annoncer que Sam était mort sur le coup, qu'il n'avait pas souffert, que j'étais tombée dans le coma, que je m'étais broyée une jambe et toutes autres sortes de conneries dont je n'ai strictement rien à foutre ! Sam est mort. Sam est mort par ce que j'ai été trop conne et que je me suis comportée comme une gamine. Sam est mort par ma faute. J'ai tué mon propre frère. Comment ça s'appelle déjà ? Parricide ? Non ça c'est Œdipe qui tue son père. Ah si, fratricide. Je viens de commettre un fratricide. Je suis un monstre.

Cher Sam,

J'aimerais bien te dire que je ne te raconterais pas ma journée comme le font toutes ces crétines que j'ai trop longtemps méprisées, mais voilà, les faits sont là. Je ne peux plus m'en empêcher. Je veux que tu saches tout ce qui m'arrive, toutes les merdes qui me tombent dessus, toutes mes maladresses pour que de là-haut, tu puisses te foutre de moi comme tu le fait si bien. D'ailleurs au déjeuner j'ai renversé mon plateau, comme au collège. Vas-y marre toi. Je sais que tu ne peux pas faire autrement. ta petite sœur se ridiculise, tu éclates de rire. A vrai dire, même moi j'ai laissé échapper un de ces rires ... Si les petits nouveaux ne me savaient pas déjà folle, ma couverture est grillée, calcinée. Je suis un traumatisme à moi toute seule.

Par contre, il s'est passé un truc étrange à la cafet'. Oui un autre truc que le fait de renverser mon plateau. Alors que Maël et moi déjeunions dans la bonne humeur, as usual j'ai senti des yeux perçants sur nous. Gênée, je me suis retournée, à la recherche du voyeur et c'est à ce moment-là que j'ai croisé le regard d'Harrison. Démasqué, il a vite tourné la tête mais a recommencé à nous fixer dès qu'il pensait que j'avais le dos tourné ... Étrange n'est-ce pas ?

En tout cas, sache que je prends grand soin de ton meilleur ami, qui soit dit en passant embrasse à merveilles. Arrête de faire la grimace, Sam, c'est naturel et puis je suis certaine qu'on fond de toi tu es heureux pour nous.

Bon je vais te laisser, je sais qu'il n'est pas particulièrement tard - pour nous tout du moins - mais demain j'ai un cours qui m'intéresse particulièrement à huit heures tapantes et je refuse d'être en retard.

A très bientôt,
S. A. M. Forever.