the way i'am. « Tais-toi Jayden … » Le jeune homme rigola, elle ne trouva pas mieux que de lui balancer un oreiller à la figure pour le faire taire. Il ne changerait jamais celui là, toujours fidèle à lui-même, tel qu’elle le connaissait depuis qu’elle était née. Ils avaient beau être différents sur bien des points, il s’entendait à la perfection. Il était son grand frère sur qui elle pouvait toujours compté en cas de pépin et elle était sa petite sœur qu’il s’amusait à embêter mais pour qui il serait prêt à tout. « Ce n’est qu’une légende Lenny, pas la peine de paniquer comme ça … » Dommage qu’elle n’ai pas eu un autre coussin entre les mains, sinon, elle le lui aurait envoyé aussi. Elle y croyait elle à cette légende urbaine, après tout, un malade qui entre dans les chambres des étudiants pour les égorgés ça n’avait rien d’irréaliste dans cette folie qui s’emparait peu à peu du cœur des êtres-humains. « Qu’est-ce que tu en sais d’abord ? Tu y étais peut-être ? » Il rigola devant la naïveté dont faisait preuve sa petite sœur. Elle, par contre, elle ne riait pas du tout, cette université lui faisait peur, cette légende également. Qu’elle soit vraie ou fausse, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’un malade mental puisse un jour s’amuser à concrétiser cette légende. « Non, mais si c’était vrai on en entendrait beaucoup plus parlé … » Elle leva les yeux au ciel. Il était chiant à tout prendre de façon décontractée comme si rien n’était important. « Les autorités ne se vantent rarement d’avoir laissé un malade en liberté … » Non en principe, ils préféraient faire des conférence de presse et tout le tintouin quand ils avaient réussi à arrêter un criminel, c’était plus glorieux pour eux. « Tu es parano ma pauvre sœur ! » Sur ces mots il se laissa tomber sur son lit alors que Blue se lever pour quitter sa chambre, la main sur la poignet elle se retourna vers lui. « Un malade à renversé maman en voiture, elle en est morte et ils ne l’ont pas retrouvé et personne n’en parle, je ne suis pas parano. » Elle quitta la chambre de son grand frère pour rejoindre la sienne sur la pointe des pieds, il était tard et elle ne voulait pas réveiller leur père qui dormait sans doute déjà. Ça faisait déjà des heures qu’il lui avait dit d’aller se coucher et au lieu de ça, elle s’était glissée dans la chambre de son frère comme elle le faisait souvent. Elle ne voulait pas vexer son père. Il était pasteur depuis de nombreuses années et il avait toujours rigolé en disant qu’il ne valait mieux pas l’énerver, ce serait comme énerver Dieu lui-même. S’il y avait bien une chose que Blue-Lennon redoutait, c’était la colère de Dieu, d’un Dieu dont elle n’était même plus sûre de l’existence plus les années passaient. Il avait vu sa mère mourir et il n’avait rie fait alors qu’elle lui avait consacré une bonne partie de sa vie. À quoi bon croire en Dieu s’il n’est pas fichu de nous venir en aide au moment où on a le plus besoin de lui. C’était bien plus simple de croire en ce que certains considéraient comme une stupide légende urbaine qu’en un Dieu qui ne fait rien pour prouver son existence. Une fois dans sa chambre, la jeune femme noua ses longs cheveux blond en tresse, enfila son pyjama puis elle se coucha dans son lit. Impossible d’oublier cette légende qu’elle connaissait par cœur depuis de nombreuses années. Son père l’avait raconté un soir et depuis, elle n’avait jamais oublié ses paroles, surtout que son frère ne cessait de les lui rappeler. Il finissait toujours par dire qu’il était dans cette université et que pourtant, il ne lui était encore rien arrivé. Ceci dit, elle y entrerait à la rentrée prochaine pour y étudier le droit, elle voulait devenir avocate. Elle allait bientôt fouler le sol de cette université maudite, alors elle pendait avoir le droit d’avoir peu des légendes qui règnent entre ses murs.
« Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? » Elle le regardait furieusement alors qu’il se contenta de hausser un sourcil, le sourire aux lèvres. « De quoi tu parles ? » Bien sûr qu’il savait de quoi elle parlait, il le savait parce qu’il avait lui-même pris le soin de faire courir la rumeur qu’elle était une trainée dans toute l’université. « On parle de moi dans toute l’université, on me traite de salope partout ou je passe ! » Il haussa les épaules, faisant comme s’il ne voyait toujours pas de quoi elle parlait. « Et ? » Les bras croisés sur la poitrine, elle le fixait comme si elle était sur le point de l’assassiner. « Tu trouves pas ça bizarre que tous le monde me traite de marie-couche-toi -là juste après qu’on ait couché ensemble ? » Il leva les yeux au ciel avec cet air faussement perdu qui donnait envie à la jeune blondinette de lui exploser la tête contre le mur. « Hm, si c’est bizarre … Qu’est-ce que j’y peux ? » Elle soupira, elle commençait visiblement à perdre toute la patience dont la nature l’avait dotée. « T’es censé être mon petit ami alors si tu n’es pas à l’origine de cette stupide rumeur, tu es au moins censé rétablir mon honneur ! » Elle semblait véritablement sur le point d’exploser, au final peut-être qu’il avait bien fait de lancer cette dite rumeur au moins, elle allait le plaquer et il n’aurait plus à la supporter. « Désolé, c’est bien moi qui ait lancé la rumeur, les bruits courent vite ici ! Difficile de rétablir la vérité en plus … » Jamais dans sa vie il n’avait vu une fille de la carrure de Blue lui lancer un regard aussi noir, elle lui colla une grande gifle avant de commencer à s’éloigner. « Espèce d’enfoiré ! » Il ne répondit rient, se contenant de rire, comme si foutre en l’air toute la réputation de la blondinette lui importait peu.
« Il parait que Blue-Lennon, la pom-pom girl qui est chez les alpha chi, fille du pasteur Moriarty s’est envoyée en l’air avec Eliot, le geek de notre cours de maths ! » Il haussa un sourcil, en général les potins il s’en fichait, mais là, c’était un peu gros, il était sorti suffisamment longtemps avec Blue pour savoir qu’elle valait mieux que ça. « Il parait aussi qu’elle a couché avec le capitaine de l’équipe … » Il leva les yeux au ciel, il avait lancé une rumeur, celle que Blue s’était faite passée dessus par un grand nombre d’hommes, mais jamais il n’avait sous entendu que ça continuait encore aujourd’hui. « Je m’en fiche des potins de la fac mec. » Sur ces mots il quitta son banc pour partir à la recherche de la blondinette, qu’il ne tarda pas à trouver. « Tiens, mais qui voilà ? Monsieur je balance des rumeurs pourries ! » Elle ne s’arrêta pas, continuant le plus humblement possible son chemin, il hâta le pas pour marché à sa hauteur. « Eliot, c’est sérieux ? T’es désespérée à ce point ? » Il vit un léger sourire en coin se dessiner sur le coin de ses lèvres. « Je suis une putain Ashton, grâce à toi … Je ne fais pas la différence entre un geek boutonneux qui jubile quand il va en maths et un sportif sexy et beau gosse … » Il haussa les épaules. « C’était qu’une rumeur, je suis persuadé que c’est faux moi … » Il y avait une sorte de sourire mesquin sur son visage, bizarre, très bizarre même. « Tu crois ça ? C’est cinquante dollars la nuit, plus cinq dollars d’intérêt par semaine de retard, ça te fera soixante dollars » Il la regarda un peu surpris de cette réplique. « Pardon …? » Elle haussa les épaules d’un air détaché. « Tu sais ce qu’on dit, certaines rumeurs ont la vie dure, alors, il faut savoir s’en servir … » Elle était maline la blondinette, elle avait su retourner la situation en sa faveur, ou presque, un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, il avait l’impression qu’elle venait de le battre là, c’était un point pour Blue et zéro pour lui ! Il n’avait pas pensé qu’elle aurait le culot de se servir de cette rumeur pour s’en mettre plein les poches. « Vraiment ? Tu mérites ta réputation alors … » Elle agita lentement la tête de droite à gauche en signe de négation. « Je suis encore plus maligne que ça Ashton, tu l’as dit toi-même, les bruits courent vite ! » Il la laissa partir, un peu confus, elle était vraiment douée celle là, elle l’avait battu à son propre jeu, mais il n’avait pas encore dit son dernier mot, après tout, si elle se faisait de l’argent aujourd’hui, c’était grâce à lui, il avait aussi le droit à sa part du butin non ?
« Tiens, Blue, je te cherchais justement ! » La jeune femme haussa un sourcil, qu’est-ce qu’il lui voulait celui là ? Elle ne pouvait pas passer cinq minutes tranquille avec son petit ami, c’était trop demandé ? « Qu’est-ce que tu me veux ? On se connait d’abord ? » Aussi loin que remontait ses souvenirs, elle ne se souvenait pas de ce type là, jamais elle n’avait fréquenté un type aussi bizarre. « C’est Ashton qui m’a parlé de toi … » Ho non, pas Ashton. Son cœur s’emballa soudainement, son petit ami, son vrai et unique petit ami était juste là à côté d’elle et voilà que la réputation qu’Ashton lui avait collé au cul venait lui pourrir la soirée. « Oui, bha tu diras à Ashton d’aller se faire foutre … » Elle détourna le regard cherchant à fuir cette situation embarrassante. « Nan, mais il m’a dit que tu avais peur de traverser la fac toute seule la nuit, et demain, c’est l’entrainement des cheerleader, ça va finir tard alors, je me suis dit que je pouvais t’attendre, comme ça, je te raccompagne et on pourra … enfin, tu vois ce que je veux dire ? » Un haussement de sourcil plus que significatif. Elle fronça les siens et remarqua le regard de Lysander se poser sur le jeune homme, sourcils arqués sans aucun doute surprit qu’un type vienne lui poser une telle question. « Non, on voit pas non, tu veux être un peu plus explicite ? » C’était fini, ça allait éclater, mauvaise soirée, très mauvaise, elle ne savait même plus quoi dire pour sa défense, future avocate pourtant, elle était piégée. « Enfin tout le monde sait que tu prends cinquante dollars pour une partie de jambe en l’air, je peux payer d’avance si tu veux. » Mieux valait qu’il ne sorte pas de billet, sinon, elle allait les lui faire manger par les trous de nez. « Pardon ? » La jeune femme soupira. « C’est un malentendu voyons … » Voilà qu’il sortait ses billets de son portefeuille, elle allait l’étriper « Mais non, Blue-Lennon c’est bien toi ? Dernière année de droit, cheerleader, membre des alpha chi ? Eliot le geek du cours de maths m’a raconté ce que vous aviez fait ensemble … Il a dit que ça valait le coup pour cinquante dollars … » Vraiment elle allait le tuer et ensuite elle allait se faire tuer par Lysander, ça ne faisait aucun doute. « Cinquante dollar pour coucher avec toi ? Tu aurais du me prévenir, j’aurais pu éviter de perdre mon temps à te faire la cour ! Je ne te pensais pas comme ça Lenny ! » Elle soupira. Non, ce n’était vraiment qu’un malentendu. Fait chier. Il attrapa sa veste et quitta le bar à pas rapides. « Lysander attend ! Merci beaucoup toi espèce d’abrutit. » Elle attrapa le billet qu’il tenait en main. « Tu n’auras rien, je le prend juste en guise de dédommagement parce que tu viens de foutre en l’air mon couple et laisse tomber pour demain, je préfère me faire égorgée plutôt que te passer du temps avec toi ! » Sur ces mots, elle le laissa en plan pour aller rejoindre Lysander qui s’était déjà considérablement éloigné du bar, elle courra vers lui pour tenter de le rattraper. « Attend ! » Il s’arrêta, se retourna lentement vers elle. « Quoi ? Je suis sûr que tu peux te faire payer par n’importe qui pour passer la soirée avec toi alors fiche moi la paix. » Il se retourna de nouveau et reprit sa marche, elle se précipita vers lui, lui emboitant le pas du mieux qu’elle pouvait, il avait de longues jambes, marchait vite, elle venait de courir en talons hauts elle avait du mal à le suivre. « Mais laisse moi t’expliquer s’il te plait ! » Il s’arrêta à nouveau avant de se retourner vers elle encore une fois. « Non tu vois, je préfère pas essayer de comprendre pourquoi tu t’envoie en l’air avec la moitié des gars de ta fac alors qu’on est en couple. Rentre chez toi maintenant, et n’insiste pas. C’est fini. » Il reprit encore sa route, cette fois elle le laissa avancer, elle leva la tête vers le ciel comme si ça allait permettre à ses larmes de ne pas couler. Cette fois, elle avait vraiment tout perdu à cause de cette saleté de réputation. Elle n’avait couché avec personne, ce n’était qu’une réputation qu’elle avait, elle faisait croire au reste du monde qu’elle couchait avec eux, mais ce n’était pas vrai et ça arrangeait bien certaines personne de faire croire qu’ils se la tapaient. Juste des rumeurs auquel bien trop de monde croyait. Finalement, aujourd’hui elle préférait les rumeurs qui parlaient de gens qui se faisaient égorger en pleine nuit dans les murs de la fac plutôt que de celles qui la faisait passer pour la putain de service.
« Mieux vaut une mauvaise réputation que pas de réputation du tout hein ? » La jeune femme lança un regard noir à son frère avant d’avaler cul sec le contenu de son verre. « Ta gueule. » Il rigola puis avala son verre également. « Tu t’es mise dans un sacré pétrin Lenny. » Elle leva les yeux au ciel, elle n’avait pas besoin qu’il le lui rappelle, elle s’en était bien rendu compte. « N’enfonce pas le clou s’il te plait. » Elle commanda un nouveau verre. Elle n’avait plus qu’à noyer son chagrin dans l’alcool maintenant qu’il ne lui restait plus rien, pas la moindre once d’honneur, même plus de petit copain. Elle avait fait de sa vie un carnage. « Elle est bien loin la petite Blue-Lennon du club d’abstinence au lycée … » Elle lui lança un nouveau regard noir, il le faisait exprès là. « Vraiment, tais-toi, tu ne m’aides pas du tout là. » Elle soupira. Il avait raison. Elle avait été une lycéenne pleine d’horreur, elle s’était construit sa réputation durement. Capitaine des cheerleader, présidente du club d’abstinence, reine du bal de promo, elle avait tout pour elle à cette époque et aujourd’hui il ne lui restait plus qu’une sale réputation qui venait jour après jour ternir son image. Elle avala encore un verre et senti le bras de son frère entourer ses épaules. « Ça s’arrangera Lenny. » Elle soupira. Encore un verre. « Pas avec Lysander, il me déteste … » Il haussa les épaules, encore et toujours cette même façon de prendre les choses à la légère, comme si rien n’avait d’importance, aujourd’hui, elle l’enviait d’être si facilement détendu alors qu’elle passait son quotidien à être stressée comme pas possible. « Laisse lui un peu de temps, il finira par t’écouter. » Elle avala encore un verre avant de sourire ironiquement. Elle en doutait fort. « Si tu le dis … » Elle n’avait plus qu’une hâte, c’était que l’université prenne fin, ainsi, elle la quitterait, elle et ses légendes morbides, elle et ses ‘on dit’ qui ont toujours l’air si vrais, suffisamment pour détruire sa vie.
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