Lorsque la sonnerie de l'établissement annonça enfin le moment tant attendu de la fin des cours, Jamie sauta presque sur sa chaise. Le bruit strident l'avait surpris alors qu'il était presque en train de s'endormir. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être si peu attentif aux cours, surtout ceux d'Anglais, mais sa semaine avait été très éprouvante, et son travail en ressentait les conséquences. Il bailla discrètement, tout en ramassant ses affaires, puis se leva pour sortir du bâtiment et se diriger vers sa résidence universitaire. Coup de chance pour lui, il n'était pas à l'opposé de l'endroit où il se rendait, et mis à peine cinq minutes à se retrouver devant les marches en pierre qui permettaient d'accéder au bâtiment. Il les gravit une à une, toujours impressionné par cet édifice comme au premier jour. Après avoir poussé la lourde porte en bois, il se retrouva dans le hall d'entrée, à partir duquel il se rendit dans la chambre qu'il partageait avec son colocataire, Tiziano. Penser à ce dernier faisait à tous les coups naître une boule dans sa gorge, surtout depuis quelques temps. Mais il s'efforçait de ne pas le montrer, ne voulant pas mettre son ami mal à l'aise.

Il pénétra dans sa chambre, et constata qu'il y était seul pour le moment. Il en profita pour ranger deux trois trucs qui trainaient, en grande partie des vêtements à lui, enlever sa veste et s'affaler sur le canapé qui longeait le mur du fond. Il prit ensuite un magazine qu'il entreprit de lire. Ce ne ft qu'au bout de dix minutes qu'il se rendit compte qu'il relisait indéfiniment la même ligne. Il abandonna donc son exercice de lecture pour s'allonger et laisser son esprit vagabonder. Mais au bout d'un moment, il finit par se lasser de ce silence et de cette solitude. Il envoya un texto à son colocataire pour lui demander où il en était, et quand est-ce qu'il rentrerait, puis attendit sa réponse.

« Hey ! Je suis tout seul à la résidence depuis une demie heure. Quand est-ce que tu finis tes cours ? Je t'attends dans la chambre, j'ai même fais un peu de ménage, depuis le temps que tu me bassines pour que j'apprenne le rangement. Si avec ça t'es pas content...
J. »

Il essayait de se comportait comme avant avec son ami, au prix des efforts que ça lui coutait de le regarder sans avoir les joues écarlates, de faire comme si de rien n'était lorsque leurs mains s’effleuraient... Tout ça lui était difficile, mais il préférait l'endurer plutôt que de perdre le seul mec qui était réellement important à ses yeux. Il était dans cet état d'esprit lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir.