Il était son professeur, mignon, célibataire, avec un passé douloureux. Le genre salaud qui n’a pas d’attache, pas de sentiments et qui pourrait coucher avec une élève si cette dernière se faisait insistante. C’est ce qu’à fait Anna. Un autre moyen de dépasser ses limites, l’envie de frôler le danger, qu’est-ce qui arriverait à son avenir si ça se découvrait ? Aussi un pari personnel pour tester son charme, un coup d’un soir qui rentrerait dans ses annales. Coucher avec un prof. Elle est en dernière année, elle vient d’avoir dix-huit, elle est insistante, il sait qu’il ne devrait pas mais il lui cède. Au fond, il s’en fiche. Il n’a jamais vraiment respecté les règles. Et puis le coup d’un soir se transforme en une fois. Deux fois. Trois fois. Et elle devient son amante. Le fait qu’il ne touche plus à une autre femme qu’elle lui met la puce à l’oreille. Mais il refuse d’y penser parce qu’il se rend compte à quel point il est dans la merde.

« Ce n’est pas bien. Ce qu’on fait. » « Tu as des remords après quatre mois de sexe avec un de tes profs. T’as une conscience finalement. » Anna soupire, se redresse du lit où elle est allongée. Maintenant, ils se rencontraient en dehors du lycée. Elle était affreusement dépendante de lui. « Avant c’était du sexe. Maintenant je crois que je suis tombée amoureuse de toi. » C’est dit. Lui se contente de fixer sa poitrine nue dévoilée par le drap. Parce qu’il ne sait pas quoi dire. Parce qu’il a envie de l’embrasser. Parce qu’il l’aime. « Merde. » Et tout est dans ce mot. Le prof qui ne ressent pas assez et l’élève qui ressentait trop, unis par l’amour. Ca c’était une grosse connerie du destin. Surtout qu’ils s’engueulaient les trois quart du temps, quand ils ne couchaient pas ensemble. Leur arrogance mutuelle les agaçait. Mais que faire contre l’amour ?

Ce sentiment les rongeait. Littéralement. Anna était convaincue que ce n’était pas de l’amour. Ca lui semblait trop malsain. Comme du dioxyde de carbone. Nocif mais impossible de s’en passer. Lui, il l’aime et ça lui fait peur. Il est un peu plus con avec elle pour essayer de la dégoûter. Ca ne marche pas. Bien sûr, la discrétion leur fait défaut. Leur liaison est découverte. Mais le père d’Anna étouffe l’affaire. Nate part. Parce que c’est mieux pour tout le monde, parce que ça n’aboutira rien. C’est voué à l’échec. Il lui brise le cœur. Puis silence radio. Plus rien à part le vide qui reste dans leur cœur.

Et puis Nate revient à Clemson. Il pense qu’Anna est partie, qu’elle a quitté cette ville qui lui rappelait trop son frère. Mais non, elle est toujours là. Et comble de l’ironie. Il est de nouveau son prof. Et ils s’aiment encore. C’est comme une claque dans la figure. A quel point ils se sont manqués. Mais à quel point elle lui en veut, à quel point il n’est pas capable de l’aimer correctement. Pourtant, ils ont déjà repris ce jeu du chat et de la souris. Ils s’en contrefoutent. Ils s’aiment trop et ça signera leur fin. Ils essaient néanmoins cette fois de faire preuve de discrétion.